Il était temps pour Alexander de faire connaissance avec la jument dont il avait la charge maintenant. Pewee. Un nom bien space, mais quand il avait vu les photos, il était tombé amoureux d’elle. Elle était juste magnifique. Oh, il savait qu’il allait sûrement avoir du mal avec elle et que cela allait être long avant de pouvoir faire quelque chose, mais c’était un battant. Il aimait les défis.

Il posa le licol et la boite de pansage à côté du box avant de tendre un morceau de carotte à Pewee.

« Salut ma belle, tu viens me voir ? »

Sa voix se voulait douce et rassurante. Jamais il n'aurait parlé à un humain comme ça ...

Des pas se firent entendre près de son box. Elle leva brusquement la tête pour regarder l'intrus. Un morceau de carotte était disposé dans la main de l'inconnu et il lui parlait. Elle tendit ses oreilles vers lui mais ne bougea pas.

Okay, elle avait l'air encore bien réactive celle-là ... Vu qu'elle ne bougeait pas, il se permit de rentrer dans le box, laissant la porte entrouverte au cas où la jument l'attaque. C'est pas qu'il en avait peur, mais c'est surtout qu'il ne la connaissait pas et préférait ne pas tenter le diable pour l'instant.

« Bah alors, t'aimes pas les carottes ? ou tu te dis juste que si tu la manges pas, je te foutrais la paix ? Loupé ma belle, je vais pas te lâcher. Allez, viens le bouffer, c'est pas mauvais. C’est plein de vitamines, c’est bon pour ta santé. »

Oui, il raconte N’IMPORTE QUOI. Mais de toute façon, elle ne le comprenait pas. Et il gardait le même ton doux, alors il pouvait se permettre de dire des conneries.

Intrusion. Elle se sentait comme prise au piège dans son box. Elle recula de plusieurs pas jusqu'à toucher le fond de son box. Elle coucha les oreilles en arrière.

Il ne fit pas un de plus pour ne pas la brusquer. Mais elle était chiante à reculer comme ça. Bon, il avait compris qu’elle ne voulait pas de son morceau de carotte et le remit dans sa poche. Il s’adossa au mur du box et croisa les bras, bien décidé à attendre.

« Viens me voir, je vais rien te faire ... Je suis très gentil, t’inquiète pas. »

Il évitait de la regarder dans les yeux, afin de ne pas trop l’intimider.

A l'étroit. Elle se sentait compressée par cette présence. Elle essaya de mettre le plus de distance entre elle et le jeune homme. Au bout de quelques minutes alors qu'elle comprit qu'il ne lui voulait pas de mal elle commença à se relaxer et sa tête descendit de quelques centimètres mais son oeil ne le lâchait pas et ses oreilles restaient en arrière.

Il ne bougeait pas, continuant de lui raconter tout ce qu'il lui passait par la tête. Et puis, au bout d’un moment, il n’eut plus rien à dire, alors il se contenta de se taire et de rester là, les bras croisés, à l’observer. Tout ce qu’il voulait, c’est qu’elle accepte sa présence. Une fois ceci fait, il la laisserait tranquille pour aujourd’hui. Il voulait aussi lui montrer qu’elle n’était pas la seule à être têtue ... En tout cas, il y avait déjà quelques signes de progrès, c’est déjà ça ...

Du temps passa, beaucoup de temps. Pewee gardait les oreilles en arrière en signe de prévention mais l'humain ne bougea pas ni elle d'ailleurs. Finalement elle en eut marre et la jument frappa le sol de son antérieur.

Il la reprit d’une voix ferme, mais toujours aussi calme :

« Pewee, non. »

Il commençait cependant à désespérer de voir une amélioration pour aujourd’hui. Il décida de rester encore un peu. Et si elle n’en faisait toujours qu’à sa tête, il reviendrait le lendemain ...

La voix beaucoup moins douce du jeune homme l'effraya un peu. Elle releva la tête brusquement et regarda le bonhomme.

Merde. C'était pas ça qu'il voulait comme réaction ... Il tenta de se faire moins imposant dans sa posture, reprenant une voix douce pour lui parler :

« Doucement ma belle, je ne voulais pas te faire peur ... »

Il s'écarta un peu d'elle, faisant quelques pas en arrière, qu'elle se sente moins oppressée.

Alors qu'il reculait elle baissa la tête et souffla dans ses naseaux. Elle tremblait déjà nettement moins.

« Bon, je crois que je t'ai déjà fait assez peur comme ça pour aujourd'hui, on va en rester là hein ? »

Il prit les morceaux de pain dans ses poches et les déposa dans la mangeoire de la jument.

« Je reviendrai te voir dans quelques jours ! »

En sortant de l'écurie, il réfléchit. Il se sentait coincé avec la jument. Peut-être était-il trop doux ? La prochaine fois, il essayerait de faire preuve de plus de fermeté, peut-être avait-elle besoin de ça ... Ou pas. Mais bon, s'il n'essayait pas, il ne saurait jamais.

Alors que le cavalier sort du box la jument se jette sur sa mangeoire.

Complicité : +3
Moral : +5