Ma main se posa doucement sur le chanfrein de mon alezan. Le vieux cheval avait passé la tête par-dessus le box en entendant mes pas, seuls brisant un instant le silence. J'inspirai profondément. Tout était calme, trop calme. Les nouveaux chevaux devaient arriver sous peu mais quand était-il des cavaliers ? Viendraient-ils ?
Je regardai mon alezan brûlé. Notre relation avait bien changé, dans ses yeux la peur et l'appréhension avaient laissé place à l'amour et la tendresse. Le regard que j'avais toujours connu. Je plaquai mes lèvres contre son front et fermai les yeux un instant. Mes doutes disparaissaient à son contact et être près de lui me faisait du bien. Le combat avait été long mais il en avait valu la peine.
"What about going for a ride Volcano ? Yes ? So let's go."
J'entrai dans le box, lui mis le licol et récupérai sur le sol mon sac de pansage. Sans longe mon cheval me suivi, je lui faisais confiance et de toute façon je ne risquai rien : la grille était fermée et il n'y avait encore aucun cheval dans l'écurie.
Je m'arrêtai à la barre de pansage, Volcano à mes côtés. Je pris l'étrille américaine pour soigner la robe de mon grand cheval. Le froid nous avait mordu de plein fouet à notre arrivée en Ecosse. Le sud me manquait pour son soleil mais je ne regrettai nullement d'être rentrée au pays. Aujourd'hui les nuages gris clair ne laissaient pas prévoir quelconque pluie, seulement de la grisaille.
Mes doigts s'arrêtèrent quelques instants sur les cicatrices qui rongeaient le corps de mon cheval. Je vis ses oreilles se coucher. Fier il aimait pas que j'y porte trop d'attention même si ce n'était plus douloureux. Elles le rendaient unique à mes yeux.
je pris le bouchon pour faire voler les poils morts qui étaient décollés ainsi que débarrasser la paille qui s'était accrochée à ses articulations sur ses jambes. J'en profitai pour démêler sa queue et crinière pour ensuite brosser sa tête. J'embrassa ses naseaux en terminant la tête.
Je terminai le pansage en curant ses sabots et vérifiant au passage l'état de la corne. Puis j'attachai la longe de chaque côté du licol, fis valser les rênes improvisées sur l'encolure de mon équidé et aidée d'un plot je m'assis délicatement sur son dos. Je serrai les jambes et d'un pas dynamique, la tête haute et les naseaux fremissants le petit cheval prit la route sous le soleil a peine levé.