Now Let's begin

Pegase & Zoé

Une fois arrivés au manège, je fermai la porte derrière moi et finalement lâchai le poulain en enlevant le licol. Je ne savais pas encore ce que j’avais prévu. Certainement faire connaissance dans un premier temps. Oui faire connaissance, cela me paraissait bien. Pour le moment, je décidai d’observer le petit crème.

Pégase avait, dans un premier temps, jeté ses sabots en l’air. Je n’avais pas reculé et il ne m’avait pas touché, mais il semblait embêté que je n’eus pas un seul mouvement de recul. Me testait-il ? Il marcha alors doucement la tête basse, soufflant puis ses antérieurs se plièrent et il s’affaissa pour se rouler tranquillement dans le sable.
Finalement il se redressa et s’en alla galoper un peu plus loin avant de revenir et de repartir. Il jouait donc à faire la course contre un cheval invisible. Je rigolai à cette pensée tout en marchant vers le centre du manège.

L’avantage avec le manège c’est qu’il avait la place d’avancer et de se défouler comme il voulait. L’inconvénient était que si je voulais travailler en liberté je risquai assez facilement de le perdre n’ayant pas assez d’endurance comparé à lui.
Je réfléchissais à cela lorsque mon œil se posa sur lui. Le petit crème avait changé de comportement. Au lieu de courir partout, ce qui semblait finalement l’embêter, il était droit sur ses pieds, le port de tête haut et il me fixait. J’arquai un sourcil, mon était quelque peu crispé en attendant de voir ce qu’il allait faire.

Puis soudainement, il galopa rapidement, mais vers moi. Je souris doucement. Il voulait que je m’en aille, il voulait me dominer. Je ne reculai donc pas, le faire lui aurait donné de l’importance. Je me campai sur mes pieds, me mit en avant et écartai les bras. Et alors qu’il continuait sa course effrénée, je couru vers lui, le corps agressif et la voix forte.

«Pegase No ! Extrae !»

Le poulain pivota rapidement sur ses postérieurs et parti au fond du manège où il s’arrêta finalement et me regarda, les oreilles pointées vers moi, l’encolure plus basse. Je lui avais ainsi montré qu’il n’était pas le dominant ici et il semblait ne pas vraiment comprendre pourquoi je l’avais ainsi rejeté. Alors je repris une posture plus douce, droite et les bras le long de mon corps. Le fixant, je l’appelai d’une voix douce, main ouverte en avant.

« Viene ahora Pegase !»

Le petit cheval crème baissa la tête puis doucement fit quelque pas vers moi. Je l’encourageai dans cette attitude et attendit qu’il soit à mes côtés pour fortement le cajoler. Il était à mon écoute désormais mais n’avait toujours pas son licol. Je ne voulais pas le contraindre. Il devait faire les choses pour moi, parce qu’en tant que leader je les lui demandai, et non pas parce que le licol ou la chambrière lui obligeait.

Je descendis ma main le long de sa jambe et je sentis sa tête se tourner comme s’il se demandait ce que je faisais. Je fis la même chose avec ses trois autres jambes avant de revenir à la première. A nouveau je descendis la main et prolongea le contact au niveau de son boulet. Il ne semblait pas plus effrayé que ça de main et je fis pareil avec ses autres sabots.
Maintenant la partie la plus compliquée arrivée. Après l’avoir désensibilisé, il fallait que je mette le cheval en zone d’inconfort pour qu’il accepte de me donner son sabot sans broncher. Je glissai à nouveau ma main au niveau de son boulet et avec mon épaule le poussait. Déséquilibré le cheval bougea le pied que je pris et relâchai aussi vite. La pression au niveau de mon épaule avait aussi cessé au moment où j’avais eu le pied. Je fis la même manœuvre avec les autres sabots puis décidai qu’il en avait été assez pour aujourd’hui.

Toujours dans le manège, je m’en allai un peu plus loin. Le cheval resta là et me regarda complètement perdu. Il ne semblait pas comprendre ce que je voulais. Alors je courrai vers lui, les bras détendus contre mon corps et n’exprimant aucune agressivité. Le poulain se cabra doucement puis vrilla pour repartir. Je le suivi puis le fit bouger à nouveau, ce qu’il fit en lançant doucement ses postérieurs en l’air. On continua notre petit jeu quelques minutes avant que je ne sois trop fatiguée.

Alors baissai les bras et m’accroupie tendant la main devant moi. Pégase arriva doucement au pas, l’encolure basse. Losqu’il fut à ma hauteur,  ma main se glissa le long de sa joue pour arriver à sa tempe et passer sur sa nuque. Je lui fis quelques bisous avant qu’il ne recule, excédé par mon trop plein d’amour. Je rigolai doucement avant de lui remettre le licol et la longe et sortir du manège. La pluie tombait toujours et nous courrions pour rentrer dans l’écurie.