Il devait être dans les environs de 9h sûrement quand je lâchai Héra dans le paddock. Je ne me préoccupais que peu du temps quand j’étais près des chevaux. Je faisais ce qui devait être fait et je n’avais pas d’horaire quand je m’occupais d’eux. Je n’aimais pas dire alors à tel heure, je la panse puis à tel heure elle va au paddock et à tel heure je la rentre. C’est elle qui déciderai quand elle voudrait rentrer, elle viendrait sûrement le long de la porte signalant son ennui ou qu’elle était assez défoulé. Parce que, à peine l’avais-je lâché qu’elle était partie dans un galop frénétique et de coup de cul. Elle avait vraiment envie de se défouler et ses galops continuèrent pendant une dizaine de minutes en longeant les fils et en hennissant après d’autres chevaux. J’avais même eu l’impression d’entendre l’hennissement d’Amadeus, mais je n’arrivais pas encore à en être vraiment sûr. N’empêche, ce serait bien si, plus tard, je pouvais avoir un poulain de ses deux-là. Amadeus avait besoin d’être retravaillé, de reprendre confiance, mais quand le moment sera le bon, je ne dirais pas non pour un poulain.

Héra s’arrêtait après un moment pour chercher des brins d’herbe à grignoter. Je continuais de l’observer en silence avant d’entrer dans le paddock et en restant à une certaine distance d’elle. e ne voulais pas m’imposer près d’elle, je voulais simplement voir sa réaction en me voyant non loin d’elle. Elle continuait à brouter comme si je n’existais pas, elle semblait vraiment ne pas se préoccuper de ma présence. L’herbe était plus intéressante que ma présence et je ne lui en voulais pas, on se connaissait pas encore. J’allais chercher une friandise dans ma poche, ce qui fit du bruit et attira le regard d’Héra sur moi. Sortant ma main de ma poche avec la friandise, une carotte, Héra se rapprocha, tendit l’encolure vers moi pour venir chercher la carotte dans ma main. Quand elle se rendit compte que je n’avais plus rien, elle reparti brouter son herbe comme si je n’étais qu’un endroit de passage pour satisfaire son ventre. Cela me fit bien rire, mais je ne comptais pas l’appâter avec la nourriture tout le temps. Je savais que si nécessaire, cela fonctionnerait, mais ce n’était pas mon but de la faire grossir.

Trois heure était passé à l’observer sagement dans le paddock. Elle, elle continuait à marcher cherchant le meilleur brin d’herbe à mâchonner. Voyant qu’elle pourrait rester éternellement ici, je pris la décision d’aller la chercher et de la rentrer au box. Son licol sous le bras, je me dirigeais calmement vers elle. Elle se laissa approcher et je la caressais longuement sur tout le corps. Lui posant doucement le licol sur le visage, je l’emmenai vers son box ou plutôt le point d’attache de plus tôt. J’espérais que cette petite sortie lui avait fait le plus grand bien. C’était que le début et la prochaine fois, je comptais bien la travailler en longe comme j’avais prévu plus tôt. J’avais changé d’avis pour la simple raison que comme c’était la première fois, cela aurait été bête de travailler directement. Autant voir comment elle réagissait et puis, on pouvait penser à travailler. Ici, j’avais bien vu que ma présence ne la dérangeait pas, mais ne l’attirait pas non plus. Je suis sûr qu’avec patience et travail, cela serait différent dans quelques temps.