Comme à mon habitude, je m'étais accordé un après-midi shopping. Mon compte en banque étant largement alimenté par les dons de mon père trop inquiet, j'en profitait outrageusement pour m'offrir tous ces petits plaisirs que tant d'autres se refusaient à l'écurie. Cependant, je ne m'en vantais pas, et faisais mon shopping seule, n'ayant pas réussi à convaincre Anaïg pour cette fois-ci. Elle avait par contre bien voulu aller promener mon hyperactive de chienne, et je profitais avec bonheur de ne pas avoir à gérer une chienne surexcitée au bout d'une laisse qui la plupart du temps m'échappait.
Les bras chargés de sacs, je passais faire un tour du côté des vigiles. J'avais l'habitude de me faire des amis dans les coins utiles, et dans ce centre commercial j'avais jeté mon dévolu sur les vigiles, qui acceptaient de me garder mes sacs si je leur ramenait quelque chose à grignoter en échange. Supportant encore les remarques amusées de l'un d'entre eux sur ma folie dépensière, je leur laissais mon paquetage pour m'engager au premier étage, du côté de la pâtisserie.
Me plaçant sagement dans la queue de droite, je me surpris à réfléchir quoi prendre. C'était rare, mais aujourd'hui l'odeur des pâtisseries sucrées me mettait l'eau à la bouche et me rappelait combien ma salade de midi était loin. Hésitant longuement entre un muffin ou un cookie, je finis par tirer à pile ou face en attribuant une sucrerie à chacun des clients et en passant de l'un à l'autre en comptant jusqu'à 10. Ce fut finalement le muffin qui l'emporta, et j'en commandais deux de plus pour les rapporter en contrepartie de mes sacs. Glissant ma main dans mon porte-monnaie, j'en tirais un billet, récupérais ma monnaie, et plongeais à nouveau ma main dans mon sac à main. Lorsque je la ressortis, je sentis à ma grande surprise que quelqu'un dans la file à côté de moi m'attrapais le poignet.