L'angoisse et la joie sont deux sentiments pas forcément contradictoires et actuellement ils se battaient en duel dans la tête de Fenalla pour prendre, chacun, une place importante.
Sa soeur arrivait ce soir. Et la jeune femme commençait à laisser l'angoisse prendre le dessus. Bien sûr elle avait toujours été proche de sa petite soeur et bien sûr ces cadets lui manquaient mais le travail à l'écurie ne manquait pas et l’écossaise espérait qu'elle arriverait à tout gérer.
La jeune Cloé arrivait durant les vacances ce qui permettrait aux deux enfants de l'inscrire à l'école de Peterculter et de préparer tout pour sa rentrée dans cette nouvelle école. Cela leur laissait aussi le temps de tout arrêter si la situation ne leur convenait pas. Mais il n'y avait pas de raisons que cela ne marche pas, pas vrai ?
La jeune Caldwell était une enfant mûre qui pouvait se débrouiller pour aller à l'école quand sa soeur serait trop occupée et qui saurait se faire réchauffer des plats cuisinés lorsque sa tutrice rentrerait trop tard. Cloé savait ce qui l'attendait en venant ci. Enfin Fenalla l'espérait. La crise d'adolescence n'était plus très loin et la jeune rousse ignorait si elle saurait y faire face.
Elle embrassa le bout du nez de Volcano pour se rassurer puis jeta un coup d'oeil sur l'écurie. La nuit était déjà tombée et elle avait les lumières. Une dernière vérification avant de fermer l'établissement pour la nuit. Tous les chevaux avaient de l'eau en abondance et les plus fragiles étaient couverts. Ils avaient tous mangé et se reposaient paisiblement. La cour était balayée : nickel.
Elle inspira et sourit. C'était bon et elle serait à l'heure pour l'arrivée de Cloe. Elle ferma la grille et se dirigea à sa voiture. Pour rentrer chez elle.
Des coups timides se firent entendre sur la porte d'entrée. Fenalla ouvrit la porte, habillée normalement d'un jeans et d'un tee-shirt laissant apparaître les marques de brûlures sur son bras droit.
Ses cheveux mouillés tombaient sur ses épaules signe qu'elle n'avait eu le temps de les sécher après sa douche rapide. Elle ne s'était pas maquillée non plus n'usant aucun artifice avec sa soeur.
Une bonne odeur émanait de la cuisine. L’écossaise aimait cuisiner mais n'en avait pas souvent le temps. Hors pour sa soeur elle était rentrée plus tôt et avait concocter un vrai petit plat.
Un sourire franc et heureux prit ses lèvres en voyant sa frangine. L'angoisse s'en alla immédiatement laissant place à la joie. Elle prit sa petite soeur dans ses bras. Cela faisait une bonne dizaine d'années qu'elle ne l'avait vue et la revoir ainsi était si bon.
«Cloé ! Bienvenue ! Comment s'est passé la route ? Tu dois être affamée ! Vient rentre mets-toi au chaud ! »
Consciente qu'elle harcelait trop sa soeur, elle se tus finalement et s'effaca pour la laisser entrer dans sa maison, leur maison.