C'est un d'un pas décidé et ferme qu'il se dirigea vers le box de sa jument. Il tenait un licol à la main. Aujourd'hui, l'objectif était de pouvoir la sortir et la panser, parce qu'elle en avait bien besoin quand même. Il entra dans le box mais resta sur le pas de la porte.

« Salut Pewee, comment ça va aujourd'hui ? »

Il lui montra le licol, curieux de sa réaction.

Alors qu'elle mangeait tranquillement sa nouvelle ration de foin, elle entendit une voix l'appeler. Elle dressa rapidement la tête mais se tranquillisa en voyant que l'humain avait respecté son espace vital.

Il s'approcha un peu plus, mais respectant toujours sa bulle. D'après ce qu'il avait pu comprendre, elle ne supportait pas qu'on s'approche trop d'elle et qu'on s'impose. C'était donc à elle de venir vers lui. Il sortit un morceau de pain de sa poche et lui tendit.

« J'ai bien vu que tu avais tout mangé la dernière fois ... Alors, tu viens le chercher ? »

Allez, Pewee, fais un effort, je ne vais pas te manger ...

Alors que l'humain entrait dans le box la jument se réfugia contre le fond. Quand il s'arrêta elle se calma. Elle regarda le morceau du sucre dans la main du jeune homme. Elle hésitait.

« Hum, regarde comment ça a l'air bon ... »

Bizarrement, ça ne semblait pas l'attirer plus que cela. Il posa alors le morceau dans la mangeoire, mais resta à proximité. Il murmura presque inconsciemment :

« Allez ma belle, je ne te demande pas de m'aimer, mais juste de t'approcher. »

Le licol qu'il tenait dans la main lui rappelait à chaque instant la finalité de la séance ... Si elle y mettait de la bonne volonté !

La jument regarda le cavalier déposer la friandise. Il faut dire qu'elle en avait envie. Mais elle hésitait toujours. Cette présence lui faisait un peu peur.

Bon ... C'était toujours bloqué. Il avait envie de s'en arracher les cheveux, presque. Mais pour ne pas l'affoler encore plus, il se contenta de s'asseoir par terre. L'idée lui était venue comme ça. S'il était moins imposant, elle aurait moins peur ... Non ?

Ouais d'accord, c'était dangereux, mais il était prêt à tout essayer avec elle. Il voulait vraiment construire quelque chose avec cette petite jument magnifique.

« Mais allez, viens. »

Il essayait d'être persuasif dans sa voix ... Pas sûr que cela marche vraiment avec un équidé, mais bon.

« Je t'en donnerai tous les jours si tu manges celui-là. »

Oui, il était prêt à faire du chantage s'il le fallait ! Il ne reculerait devant rien pour surmonter la difficulté ... Il allait lui montrer que la vie n'était pas si moche que ça.

« Tu sais ... J'ai pas eu une vie horrible, mais je sais ce que c'est que de vouloir être tout seul et qu'on nous foute la paix. Je te comprend ma belle. Si ça ne tenait qu'à moi, tu pourrais vivre aussi librement que possible. Mais tu es dans ce box et tu as besoin qu'on s'occupe de toi. Alors s'il te plaît, laisse moi le faire et je te lasserai tranquille dès que j'aurai fini. Je te le promet. »

Une certaine tension flottait dans l'atmosphère. Entre Alex' qui ne savait pas quoi faire pour la rassurer et elle qui ne s'approchait pas de lui, trop apeurée. Alors quand elle fit un pas en avant, il sourit et l'encouragea doucement :

« C'est ça ma belle, viens. »

Finalement, elle n'était pas seulement têtue. Elle avait un problème avec les humains. Sinon, pourquoi se comporterait-elle ainsi ? Et pourtant, une si belle jument devrait pouvoir profiter de la vie. C'était injuste.

« Je suis sûr que toi et moi, on peut construire quelque chose ensemble ... »

« C'est bien ! »

Un sourire éclatant éclaira le visage du jeune homme. Elle avait enfin prit le morceau de pain ! C'était une grande victoire à ses yeux. Restait plus qu'à voir sa réaction face au licol.

« Et t'en penses quoi de ça ? »

Il lui présenta l'objet pour qu'elle le voit bien, tout en restant à une distance respectueuse, afin qu'elle ne se sente pas agressée.

Bon déjà, elle ne s'était pas reculée, elle n'avait pas plaqué les oreilles en arrière, elle semblait plus intéressée par le morceau de pain qu'autre chose. Il se décala légèrement pour se retrouver à côté d'elle et rapprocha le licol de son épiderme jusqu'à ce qu'il la frôle. Il se tenait sur le qui vive au cas où qu'il doive se reculer précipitamment.