Precioza, toute transpirante d'avoir couru partout comme une pur-sang, soufflait fort, et avait la tête basse. Blue-Ivy se pencha pour dessangler de deux crans afin de laisser sa jument respirer, et lui laissa les rênes longues. Elle avait travaillé comme une championne, elle méritait bien ça. Et d'ailleurs, dès qu'elles seraient rentrées, elle aurait le droit à un pansage du tonnerre, et peut-être même à un petit massage si sa propriétaire bordélique retrouvait le gant de massage, pourtant neuf, dans son casier.
La brunette se tourna vers Fenalla. Enfin, plutôt se baissa, bien qu'elle ne fit que baisser les yeux. Son père s'était souvent moqué d'elle concernant son amour pour les grands chevaux. Il disait qu'elle compensait sa petite taille par des montures gigantesques, pour enfin regarder le monde d'en haut... Et elle, elle n'avait jamais pu nier, vu qu'il était évident qu'elle avait un faible pour les Shire et les Clydesdale, dont faisait partie sa chère Capu'. Et puis, un peu de justice dans ce monde. Ce n'était pas parce qu'elle était obligée de regarder tout le monde d'en-bas qu'elle n'avait pas le droit de monter sur ses grands chevaux. Au sens propre comme au figuré.
Avec un sourire, elle entama la conversation. - Je comprends facilement pourquoi ma mère nous a rabâché les mérites de cette écurie pendant tout ce temps... Même si elle devait être dans un environnement moins pluvieux. Elle éclata d'un rire franc. Aujourd'hui, il ne pleuvait pas, autant en profiter. Puis, finalement, elle s'y était faite, à la pluie... - En tous cas, vous avez fait un formidable travail. J'ose espérer que l'écurie va prospérer, elle le mérite. Ce n'était nullement de la basse flatterie -après tout, Blue n'avait jamais attendu l'approbation de quiconque pour avancer- mais une expression sincère du bien-être dans lequel elle évoluait depuis déjà quelques semaines.
La tête basse la petite pie récupérait de la séance de horse-ball tandis que sa cavalière arborait un sourire triomphant et heureux. Cette séance de horse-ball avait été plus que intéressante et Fenalla avait alors pu sortir de sa routine habituelle pour se détendre un peu. La main de la rousse se glissa contre l'encolure collante de la jument qui récupérait du match qu'elle venait de disputer. La jeune femme avait elle-même une respiration assez saccadée.
Le silence, seul signe de leur fatigue, fut brisé par la jeune cavalière qui se tenait à côté d'elle sur son grand cheval pie gris. La petite Dell espedito. Fenalla la regarda avec un petit sourire. Elle avait adoré Avril et adorerait très certainement tout autant Blue. Mais l'écossaise avait bien changé ces dernières années physiquement mais surtout mentalement et elle s'était endurcie. Peut être trop. Néanmoins la jeune femme ne manqua pas de poliment remercier la jeune femme.
«Merci. Je suis contente que ton cheval et toi soyez biens ici. Ta mère était une formidable cavalière et amie. Je suis heureuse d'avoir pu la compter parmis mes amies.»
Un sourire songeur prit les lèvres de Fenalla qui repensant combien elles étaient jeunes et naïves à l'époque. Si elle avait su combien demandait à Anastasia endurait... si elle avait su, elle l'aurait plus aidée et se serait battue à ses côtés.
«Tu sais que ta mère nous a caché qu'elle était enceinte ? J'imagine qu'elle voulait nous faire la surprise avec un petit bébé à mettre sur des poneys. Mais le destin en a voulu autrement. Je regrette de n'avoir pas étée là pour te voir grandir.»
Dernière édition par Fenalla Caldwell le Mar 29 Déc - 12:11, édité 2 fois
La brunette hocha sa tête. Oui, elle ne savait que trop bien quelle cavalière émérite était sa mère. Elle avait un don avec les chevaux, elle qui pourtant avait découvert l'équitation si tard. Et, toute sa vie, sa fille rêverait de lui ressembler. Car, même si elle avait décroché son monitorat avec succès, elle se considérait comme bien moins talentueuse qu'Avril. L'harmonie que sa mère avait su développer avec Point Virgule, son traumatisé sauvé, et aujourd'hui tranquille au Paradis des Chevaux, ou même Giulietta, qu'elle aimait au moins autant que sa famille, était impressionnante à voir.
Tout en flattant l'encolure de sa chère Capu', elle se prit à espérer de développer un jour ce type de relation avec elle. Mais elles avaient tout leur temps, la jument était jeune. - Oui, j'espère qu'un jour on puisse lui dire qu'elle a des raisons d'être fière de moi. Après tout ce qu'elle m'a appris, ce serait bien la moindre des choses... L'italienne était nostalgique : son pays lui manquait, tout comme sa famille, et tous les chevaux au milieu desquels elle avait grandi. Mais elle n'avait pas à se plaindre : Cuadra était rapidement devenu comme une deuxième maison.
Désignant d'un mouvement de tête la petite Paint Horse sur laquelle était juchée Fenalla, elle lui en demanda plus sur sa relation avec les chevaux. - Vous n'avez pas votre propre cheval ici ? Cela lui semblait curieux, que la Directrice elle-même ai pris un cheval du maquignon pour le cours. Peut-être son propre cheval était-il souffrant ?
La jeune femme sourit maternellement à la fille d'Avril. Cette dernière était touchante et était une enfant particulièrement adorable. Fenalla pensa doucement combien avoir un enfant à elle lui manquait. Même si elle était jeune, l'horloge interne commençait à sonner et à la prévenir de ne pas perdre plus de temps si elle voulait pouvoir avoir la joie d'enfanter.
Soudain elle sortit de ses pensées alors que Blue lui demandait si elle n'avait pas son cheval à elle. A nouveau un petit sourire songeur prit ses lèvres lorsqu'elle pensa à Volcano. C'était lui sa fierté et son bébé à elle. C'était aussi pourquoi elle avait tant repoussé le fait de devenir enceinte, n'en ressentant pas le besoin tant Volcano prenait toutes mes pensées.
«Si bien sûr. Je possède un bel alezan du nom de Volcano. Mais il se fait un peu vieux pour courir faire du horse-ball, du coup j'ai emprunté un autre cheval. Je te le montrerai si tu veux.»
Volcano était sans en douter la plus belle chose qui soit arrivée dans la vie de l'écossaise et cette dernière en était plus fière que sa propre réussite. God ce que son vieux cheval lui manquerait une fois qu'il serait parti !
«Et toi alors ? D'où vient ton amour pour les gros chevaux ? Je suis certaine que c'est ta maman qui te l'a transmis.»
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