« On passe trop de temps à convaincre les autres, alors qu'il est si facile de croire en nous. »
Un jour froid d'octobre, Ilan donne du tort à sa mère. Bientôt viendra le moment de sortir du ventre de cette dernière et quelque chose lui faisait penser que c'était pour bientôt. La mère, par précaution, avait alerté son compagnon et tous deux étaient partis en direction de la maternité qu'ils avaient choisie avec le plus grand soin pour la naissance de leur premier enfant. C'est durant la nuit que le petit Ilan se manifesta, réveillant sa mère en sueur. Les infirmières l'emmenèrent en salle d'accouchement. Une complication apparu aux yeux de la sage-femme qui prit la décision de faire une césarienne pour sauver la vie du petit et de la mère. Malheureusement, une hémorragie importante, même trop importante, vint condamné la mère, laissant un mari endeuillé et un nouveau né encore fragile derrière elle.
Le père en fut très affligé, mais se releva la tête haute. Il ne lui fallut pas longtemps pour faire le deuil de sa compagne. Il le devait, il se retrouvait avec un fils sur les bras, un fils dont il devait s'occuper, chose qu'il refusa de faire. Il fit le choix de retourner travailler sans même profiter de son congé paternité, laissant son fils au sein d'une nourrice qu'il avait choisi avec le plus grand soin pour son CV et ses recommandations. Une fois plus âgé, Ilan reçu des cours de toutes disciplines, aussi bien de l'escrime, des langues, des mathématiques que de l'équitation. Il avait alors six ans quand il commença cette discipline. Il eut dès lors son premier cheval, un magnifique hongre d'une haute lignée et aux caractéristiques impressionnantes.
Ilan grandit et côtoya une petite école privée au renom incroyable. Son père lui prédisait déjà un grand nom dans les affaires, chose qu'Ilan ne se voyait absolument pas faire. Son père avait beau avoir du succès, être riche et avoir un nom connu dans beaucoup de pays, il n'était pas un homme des plus sympathiques. Il avait formé son fils à être froid, distant et à ne se laisser déstabiliser par rien au monde. Ce qu'il n'avait pas prévu, c'est que son fils refuse de suivre la voie qu'il lui avait tracée. Jamais le petit Ilan n'osa lui dire qu'il rêvait de devenir vétérinaire, son père lui avait formellement dit que ce serait « salir l'honneur de la famille » que de faire un métier de bas étage comme il disait.
Le seul et unique faux pas que fis le petit Ilan, c'est en avouant ses sentiments à son père pour un jeune garçon. Le père le changea alors d'école, lui donna une sévère correction et tenta de lui faire promettre de ne jamais redire ou montrer de nouveaux sentiments envers un garçon de sa vie. Le petit garçon, les doigts croisés, avait fait entendre à son père ce qu'il voulait entendre. Le changement d'école n'y fit rien, Ilan pensait toujours à ce même garçon et trouvait toujours le moyen de retourner le voir, de prendre des nouvelles… Son père le plaça en pension dans un collège, puis dans un lycée, des plus stricts, mais ça n'y fit rien. Pour le punir, son père avait vendu son hongre, avait annulé tous ses cours équestres et ne le laissait plus sortir. Cela dura jusqu'à ce qu'Ilan atteigne l'âge de dix-huit ans, âge auquel, il tournait ouvertement le dos à son père.
Rejeté par son homosexualité, il détruisit pour de bon les dernières bribes de liens familiaux qui lui restait, sans un regard en arrière. Bien que le jeune homme qu'il convoitait l'ait toujours rejeté, Ilan avait trouvé sa voix. Pour la première fois de sa vie, il put choisir et alors, il décida de faire ce qui lui plairait et non ce que son père lui prédisait. Il devint vétérinaire et aujourd'hui encore, même s'il garde encore le caractère inculqué par son père, il suit ses propres directives.