Ma main passa sur mon front et je lâchais un « ouf ». S'en était enfin fini de tous ces cartons. Le déménagement n'était pas de tout repos. Une bonne douche et tout ça serait derrière moi. Je restais quelques minutes sous l'eau fraîche de la douche et m'habillais tranquillement : Pantalon d'équitation et polo. Oui, j'avais décidé d'aller m'occuper un peu d'Amor Amor. Accaparé par les papiers, le déménagement et le boulot qui s'installait petit à petit, je n'avais pas eu beaucoup de temps pour elle, pauvre jument. Deux fois vite fait, le temps de vérifier si la demoiselle était bien installée mais, cela ne fait pas tout..
Les bottes enfilées, la voiture démarrée, j'arrivais enfin devant les écurais, sentant avec plaisir l'odeur des chevaux. Qu'est ce ça fait du bien ! Un sourire se dessina au coin de mes lèvres alors que je m'avançais dans l'allée. Les têtes poilues qui me regardaient en hennissant avaient le don de me mettre du baume au cœur. Mon visage s'illumina davantage lorsque je pus apercevoir un bout de museau rose pointer le bout de son nez, suivit d'une tête isabelle. Accueilli par un henissement joyeux, je m'approchais de la porte, Amor Amor me poussa de ses naseaux velus, ayant pour effet de me faire rire. Je passais alors affectueusement ma main sur son chanfrein, souriant. Rapidement, la jument se mit à fouiner dans ma poche.
« Ah si tu pouvais plonger dedans, tu y serais depuis longtemps ! Laisse moi le temps d'ouvrir le paquet au moins.. »
Texte texte texte texte texte. Texte texte texte texte texte texte texte texte texte texte texte texte texte texte texte texte texte texte.
« Parole, parole parole. »
Je dus reculer d'un pas pour prendre le temps d'ouvrir le sachet de menthe, tandis que la demoiselle tendait son cou au maximum, ses lèvres tentant de choper les bonbons. Magnifique ainsi ! Enfin, je lui tendais un bonbon, qu'elle avala goulûment avant de m'en quémander un deuxième. En homme viril et commandant, je lui donner l'objet de ses convoitise, manière de me faire pardonner de ma longue absence et caressais son encolure. Je m'étais replacé près d'elle pour passer ma main à travers sa ''fourrure'' et Madame en profita pour mâchouiller mes cheveux puis pour demander une énième friandise. Ah la gourmande !.
« Non, ça suffit maintenant. Bon, je reviens »
Il fallut que je lui donne une mini tape sur la joue pour qu'elle comprenne que l'heure du goûté était terminé. Puis je lui donnais des caresses, ça compense un peu. Et puis, il faut dire que je n'ai pas envie d'une jument qui fait la tête. Finalement, je me détachais de la belle pie pour me rendre à la grange, où j'attrapais ma nouvelle boite de pansage.
Quelques secondes plus tard, je revenais vers Amor et entrais dans le box. Ah ! Un cheval tout marron. Ce n'est pas ce dont j'avais le plus envie mais tant pis. Par bonheur, la boue était sèche. Sûrement avait-elle été sortie la veille... Fermant la porte derrière moi, j'attrapais l'étrille, laissant la boîte ouverte, et commençais à brosser la jument, enlevant la gadoue qui cachais sa belle robe. Je frottais son épaule, puis son dos en tentant de m'appliquer mais la belle semblait plus être d'humeur joueuse et s'amusait à attraper ma veste du bout des dents. Maintes fois je dû tirer ma veste ou pousser sa tête avant de me re-concentrer sur le pansage. J'étais maintenant au flanc gauche de la Quarter. Je passais la brosse avec conviction, tout en prenant garde de ne pas casser mon cheval en sucre. Ce cheval était précieux, tellement précieux... Je venais de poster une annonce pour lui trouver un autre cavalier qui s'occuperait d'elle. Cela m'embêtait un peu de laisser quelqu'un s'occuper d'Amor mais je ne voulais pas qu'elle dépérisse dans un boxe, pauvre bête... Enfin, je passais les derniers coups de brosse sur la croupe, détachant la boue qui s'était incrustée entre ses poils. Finalement, je passais du côté droit de la jument, exerçant les même gestes. Puis, je m'accroupis. Son ventre était vraiment très sale. Vive l'hiver, la pluie et l'écosse ! Je frottais... Frottais.. Puis quelque chose tomba. Le temps de tourner la tête sur ma droite, aperçu mon bouchon par terre, Amor Amor le mâchouillant. Ah ! La vilaine, elle se sert.. Tout en lui demandant d'arrêter -chose qu'elle ne fit pas-, je finissais d'enlever la saleté rapidement et me relevais. Alors, la jument tourna la tête vers moi, comme pour me tendre la brosse, maintenant baveuse. J'explosais de rire, causant un sursaut à ma monture. Rapidement, je la rassurais d'une petite tape et plaçais ma boîte de pansage dans un coin en la fermant, rangeant l'étrille et bouchonnant l'encolure de l'isabelle, doucement, dans le sens du poil. Je prenais soin de cet être que j'aimais tant. Et dire que lorsqu'elle est arrivée, je me demandais si j'allais vraiment la garder... D'un léger mouvement de de tête, je chassais ses idées sordides de ma tête et continuais à passer le bouchon sur la robe de la pie, un peu plus énergiquement. En effet, la jument commençait à s'impatienter, tapant le sol de son sabot.. Quelle patiente ! D'un coup de main rapide, j'enlevais les poussières se trouvant sur son dos, sur son ventre, sur sa croupe.. Puis je m'occupais de l'autre côté. Attrapant ensuite la brosse douce, je la passais délicatement sur sa tête, la jument m'aidant en la bougeant sans arrêt, puis sur ses membres. Enfin, je passais un coup rapide partout.. Une Amor Amor toute brillante, c'est bien plus joli ! Aller Tiago, plus que les pieds ! Je donnais un nouveau bonbon à la demoiselle pour qu'elle me laisse tranquille le temps de lui curer les pieds, et attrapais le matériel nécessaire. Bien entendu, Madame pourri gâtée n'eu rien à faire du bonbon qu'elle mangea avec plaisir avant de me mordre les fesses tandis que je lui curais l'antérieur gauche.
« No, Amor. Por favor. »
Et voilà que je me mettais à reparler Espagnol. Et puis au pire.. Qu'est ce que cela peut faire ? Je ne dérange personne en parlant dans ma langue natale... Je repoussais le museau de la belle et continuais mon travail. La jument fut beaucoup moins embêtante pour les postérieur, mais recommença de plus belle lorsque je fis son second antérieur. Un bébé cette jument...
Un coup d’œil à mon téléphone me fit savoir que j'étais en retard. Et merde. J'avais un rendez-vous dans moins de deux heures et je devais encore me préparer. Tant pis. Je remmenais vite mes affaires, déposais un baiser entre les naseaux d'Amor et lui donnais un dernier bonbons.
« J'essaierais de te lâcher dans le rond de longe après mon rendez-vous. »