Caractère
Il est difficile de me décrire mentalement et mes qualités sont peu nombreuses. Je ne suis pas fier d'être d'un con, pourtant je n'arrive pas à changer. Je suis colérique et très impulsif, toujours le premier a se jeter dans la bataille sans réfléchir à d'autres solutions. Selon moi quoi de mieux qu'une bagarre pour plus facilement passer à autre chose par la suite. Je déteste perdre, je suis un vainqueur dans l’âme et rarement un perdant dans la vie. Et pourtant, au fond de moi un vide me ronge par la perte de quelqu'un... Sauf qu'encore une fois, je préfère être ce connard sans cœur. Ce masque que j'ai forgé avec les années comme une protection de ma jeunesse, il a été fragilisé par le passage de Lorenzo. Dévoilant une autre facette plus douce de ma personnalité, je ne suis néanmoins pas quelqu'un de fleur bleue, gardant une grosse part masculine dans mon comportement. Je peux être sensible, mais uniquement avec les personnes qui me sont intimement précieuses. Ce qui est assez rare, il y en a eu même qu'une seule à ce jour. Moi qui suis à la base un vieux loup solitaire et amer...

Je fais beaucoup de connerie, les provocations sont comme un passe-temps sans raison. J'aime attirer l'attention comme je cherche à repousser tout rapport trop proche et fidèle. L'attachement est une faiblesse dont j'aurai voulu ne jamais connaître afin de ne pas vivre la tristesse de ma propre mère Hélas... Je m'en suis rendu compte bien trop tard que j'étais touché par cette maladie. Alors... J'ai fui comme un lâche à m'en rendre malade d'un tel comportement. Fuir la réalité, c'était perdre cette bataille. Et mon autre grave erreur fut de croire que le temps pourrait me le faire oublier...

Histoire
Mon regard se plongea dans le miroir de la salle de bain, m'observant sans réellement le voir alors que les souvenirs m'envahissaient de plus en plus... Ses souvenirs qui sont devenus mes démons, rognant encore et inlassablement mon âme. Pourtant, avais-je réellement le droit de dire que ma jeunesse était horrible ? Il y eu des années de douceur et de bonheur, l'image d'une famille unie, dont   la joie, était imprimée sur les photos. Mais ses années se sont effacées avec le temps et ma mère n'a plus jamais été la même à la mort de mon père. Un homme que je n'avais pas assez connu, un homme que je n'arrive pas à définir comme mon père... Un homme qui a détruit ma mère.  Elle l'aimait d'un amour incomparable, si bien que ma présence devienne avec le temps aussi invisible que le vent. J'ai appris à grandir seul, encore aujourd'hui je n'ai jamais voulu à ma mère de son comportement lâche. J'étais cet enfant attaché à sa mère, l'unique famille que j'avais...

Les années ont passé... Mon futur était incertain. Je n'ai jamais réellement eu de projet, de rêve et de but. Survivre me semblait suffisant comme routine, alors j'ai traîné dans la rue en devenant peu à peu le con que je suis aujourd’hui. Et si cela était à refaire, je doutais fort que mon chemin soit bien différent. Je ne regrette pas mes choix, j'estime même que je m'en suis plutôt bien sortie dans ma vie.

Le monde de la course fut quand même le coup de chance dans mon quotidien, une passion dévorante dont la sensation de vitesse me manque en ce moment. Il y a bien autre chose qui provoque un trou dans mon âme, mais je me refuse d'y penser. J'ai quitté ce monde, je l'ai quitté en remarquant cette dangereuse dépendance. La peur m'avait envahi alors que je ne m'étais pas attendu, cette peur de devenir comme ma mère... Lorenzo... Pourrais-je survivre en assistant à sa mort ? Son accident me marqua plus que je ne l'aurai cru et il me fallut du temps pour m'en rendre compte.

Un drame n'arrive jamais seul, j'aurai pensé que le destin n'était pas à ce point aussi cruel avec moi. L'accident de Lorenzo me plongea dans mes tourments, faisant naître des émotions encore inconnu chez moi. Mais le pire m'attendait encore quelques jours après, avec l'annonce de la mort de ma mère. Cela faisait quelques semaines que son état était inquiétant, la dépression eut raison d'elle. Et ces dernières paroles me poussa à fuir... Quittant le confort de l'écurie de Mario, cette routine et ses victoires, car au final plus rien ne me rattachait à ce lieu, et dieu seul sait que ma relation avec Lorenzo pourrait être aussi destructrice que l'amour de ma mère pour mon père.

Partir... Est-ce que cette décision avait été bien sage ? Il serait menteur de dire que les remords ne sont pas présents dans mes pensées. Mais je savais parfaitement qu'il n'y avait probablement pas de retour-arrière possible. Alors, je continuai mon chemin en solitaire. Partant vers l'Espagne, un pays assez éloigné de mon ancienne vie...

- Dany !! Tu dors encore glandeur ! Tu es de corvée de box ce matin !!

La voix roc de mon patron envahissait l'appartement aussi fortement que ses coups contre la porte en bois. Je soupirai longuement alors que je l'entendais descendre les escaliers. Il était temps que je m'active, je m'étais trop longtemps perdu dans mes pensées. Et Dieu sait que Joseph n'était pas quelqu'un de patient de nature. Je n'ai jamais compris pourquoi il m'avait pris sous son aile à mon arrivée dans la région. Il affirmait que je ressemblais à l'un de ses fils, aussi fougueux et impulsif. Pour moi, il avait juste eu pitié du palefrenier que j'étais devenu pour vivre...

Je le retrouva proche du paddock, je connaissais déjà le pensionnaire qui l'occupait pour l'avoir souvent observé pendant mes pauses. Je me rapprochais de la barrière à côté du vieil homme hispanique. L'étalon avait dressé la tête dans notre direction, contemplant avec sa colère grandissante. Il était aussi sauvage qu'un mustang d’Amérique.

- Vous allez partir dans une semaine.
- C'est ta manière de me dire que tu me fous dehors.
- Si cela te permet de te reprendre en main, tu dépéris Daniel. Prend le ainsi.
- On n'a pas la même définition de vivre alors.
- Combien d'amants ? Combien de bagarre ? Sans parler de l'alcool et autres conneries.

Son ton était cassant, mais j'avais l'habitude de sa franchise. Il était un peu comme moi, malgré nos disputes violentes et régulières, je le respectais beaucoup. Et je le devais aussi beaucoup... Pourtant, mon regard se fit aussi noir que celui de l'étalon du pré d'être ainsi réprimandé... N'avais-je pas le droit de vivre ma vie, aussi chaotique qu'elle pouvait l'être ?

- Tu n'es pas mon père ! Et je suis majeur de vivre comme il me chante.
- Aussi têtu l'un que l'autre... De toute façon, toi non plus tu n'as pas le choix. Tu ira là-bas. Et peut-être que les gens de cette écurie te rendra moins amer avec le temps.
- Et lui, c'est une punition ?

Mon attention se posa sur l'animal, bien que mon envie était de me rebeller. Il m'avait stoppé d'un regard, j'étais peut-être impulsif mais pas suicidaire néanmoins.

- Il te correspond parfaitement.

Et il me laissa ainsi... Avec mes questions et mes pensées... Son projet ne m'était pas inconnu, je connaissais très bien l'écurie, car sa renommée était présente en Espagne. Mais allait-elle réellement être la voie de mon salut comme il aimerait me faire croire. Si seulement, il savait qui j'allais recroiser entre les allées des écuries... Nul doute que Joseph aurait changé d'idée...

Prénom: Shiori
Age: 19 ans
Niveau d'équitation: Galop 3
Comment avez vous et comment trouvez-vous le forum: Top-site
Quelque chose à rajouter ? Très beau forum *O*